Dimanche fin de matinée … Grand Claude s'est annoncé pour 12H30 à Vissou, plein d'ambition … Je l'intercepte au vol à Gignac pour un petit regroupement … arrivée à Vissou à 12H45 … 1/4 d'heure de retard seulement … rien à dire. Enfin, si : Thierry attend depuis 15 minute et relève ce retard inadmissible !
Préparation avec patience au déco, en attendant que la balise se redresse au sud. 13H15, top départ. Claude trouve tout de suite le thermique au Vissounel. Je le rejoins et nous sortons notre premier plaf à 1200 m au nuage derrière Vissou. Mont Mars, arrivée dans le cycle, ça monte, Octon, arrivée hors cycle, ça descend … cherche, cherche, Claude ! A défaut de thermique, nous nous laissons dériver sur le plateau … point bas, thermique … et crucifixion de Claude par bibi par une annonce radio intempestive : « Claude, ça décale » …certes, ça décale … en montant … pas dessous ... Claude pose à 1H30 de marche de tout lieu habité … courage !
Thermique à Lavalette et première petite rue au plaf à 1450 jusque Lunas. Face au grand trou bleu qui s'ouvre devant moi, choix cornélien entre l'option plein ouest (vers Albi avec le vent dans le cul) et l'option nord (Millau en contrant la tendance Est). La bascule prévue au sud dans l'après-midi et les petites nuelles en formation au nord font pencher la balance.
Après, c'est l'enchaînement des gommettes : Joncelets, Ceilhes et Rocozels, thermique sous le vent à Fondamente, Saint Paul des Fonts, le Cernon, Brunas …
Au nord de Millau, les cums sont alléchants … enfin de vrais nuages, bien organisés en rues … traversée du Tarn un peu à l'est du Viaduc le cul serré … manquerait que de finir içi, juste sous les rues … mais no souci, ça raccroche facile … histoire de profiter des rues, j'assure le plaf sans forcer l'allure … une fois la-haut (enfin un vrai plaf à 2100 m), c'est tout bénef : cap au nord, et roule ma poule. Le plateau défile, en terrain inconnu pour moi ….
« Niveau de pile faible » annonce le GPS que m'a prêté Willy … puis s'éteint. Je rallume, il tient quelques secondes puis s'éteint à nouveau. Bon, j'inscris ça dans la procédure normale de vol … toutes les 5 minutes, je lance un rallumage pour tenter d'avoir un petit point de trace.
Après Séverac le Château, l'autoroute s'écarte de mon cheminement … vu l'heure et la récup en vue, je m'en inquiète un peu, et reprend mon forçage de la dérive en abandonnant une rue prometteuse pour ne pas trop m'éloigner de ce cordon ombilical. Point bas, le téléphone sonne, le temps de sortir le téléphone, de décrocher … trop tard pour le téléphone … et pour le thermique ! Aller, je laisse tomber et prends un cap sud pour tenter de limiter la marche.
Mais bon, ça ne veut décidément que monter … +1, +2, ça reprend et je peux basculer dans la vallée suivante. Rebelote, le thermique est là, sous la rue …je laisse monter la voile dans du petit, pendant que je lance des appels téléphoniques à la maison, pour annoncer un retour tardif, et à Thierry, qui a essayé de me joindre … puis je me bats avec le GPS, qui s'est bloqué et ne veut plus rien savoir…. ouverture du boîtier, retrait et remise en place des piles … et ça repart … pour quelques secondes seulement.
Quand je reporte enfin mon regard sur le monde extérieur, je suis saisi par un panorama bluffant : juste devant moi, bordé d'une vallée encaissée, les contreforts d'un massif semi-désertique … et à première vue particulièrement inhospitalier, surtout vu sous l'angle de la récup. Les Monts d'Aubrac, dira la carte … j'entends d'ici le rire des Millavois (y connaît pas l'Aubrac !).
La rue sous laquelle je suis m'emmène tout droit sur ce beau massif … mais bon, il est 18h (d'un dimanche), et je n'ai pas vraiment envie de me retrouver en galère récup à 10 bornes de toute route fréquentée. Déjà, là où je suis, ya dégun qui circule sur les routes (y zont des voitures ?). J'aperçois l'autoroute, à une dizaine de bornes à l'est … j'assure le plaf maximum, redescendu à 1700 m à cette heure-ci, et me laisse glisser doucement dans un air qui porte bien.
18h15, posé au bord de l'autoroute, juste à côté de La Canourgue. Contact avec Jean-Marie, en récup de Serge et de Thierry pas très loin de Millau. Ils feront gentiment le détour pour venir m'extraire de mon trou … sans même que je leur paye la bière (pas trouvé de distributeur au village !). Promis, ce sera double dose la prochaine fois !
Joli ! Super ! Alors, ça fait combien de km ? malgré la panne de GPS ça doit pouvoir se calculer.... Et les autres pilotes, à part Claude, z'ont fait quoi ? Ce jour là, de mon côté, trop fatiguée par le stage, je récupérais dans le jardin, le nez en l'air, regardant passer les jolis cums auxquels j'étais sûre que certains d'entre vous s'accrocheraient...
pas toujours faciles à négocier... Thierry et moi avons mis nos traces à la CFD. Cheminements différents mais aboutissant vers Saint-Affrique. Pour le coup, nous avons tous volés sans visuel les uns par rapport aus autres. C'était pas évident de contrer la dérive et de s'engager sur le plateau
Superbe vol, bravo, et ne culpabilise pas pour moi : ce thermique, je le tenais, j'aurais du le garder. Et après tout, je m'en sors pas trop mal : un petit vol et une bonne heure de rando. Arrivé à Octon, je tombe sur sur 2 charmantes dames en ballade qui s'étonnent de me voir avec un sac aussi gros sur le dos. Je leur explique que je transporte un chiffon de 30 m2, ce qui attise leur curiosité et de questions en réponses, me raccompagnent jusqu'à Vissou. Bien joué, non !