Débordé de travail, je n'avais pas eu le temps de faire un petit billet sur la journée de lundi … mais vu ce qu'a fait Willy mardi, difficile de passer cette journée sous silence, ce serait ne pas lui rendre tous les honneurs qu'il mérite.
En bref …. lundi matin, à l'heure de ma séance émagrammes du matin (c'est ma gym à moi), je découvre un mail de Willy qui me sollicite pour aller voler… dur de se libérer mais les prévis semblent excellentes … va pour un petit vol !
Vissou 13H30, des voiles flottent déjà dans les airs quand nous débarquons … en fait une seule flotte vraiment alors que les autres surnagent entre deux eaux ! Tantôt vent nul, tantôt une petite brise, les conditions ne semblent pas vraiment installées, ce qui n'empêche pas le fusible de service de se fondre dans l'azur.
En l'air, on commence par passer 5 minutes à jouer aux yoyos avant de comprendre … nord en altitude, le thermique décale devant ! Soit : feu sur les cums en avant du Vissounel, et ça sort dans du petit.
Sortie du Vissou
Mais vous connaissez Willy, le petit, ça va 5 minutes … on n'a pas passé les 900 m qu'il part déjà vers le Mas Nouguier pendant que je continue ma lente extraction. Ca plane pour moi, mais pas pour lui … -4 régulier, Willy s'enfonce rapidement vers le sol… avant de ressurgir tel un diable de sa boite … je lui file le train, et nous enchaînons vers le col de la Merquière, ou un bon gris bien frais nous attend.
Je passe sur le temps perdu par bibi à monter et par Willy qui doit refaire le plein pour des oreilles maintenues 300 m de trop, toujours est-il qu'on se retrouve hors cycle et à nouveau à jouer dans du petit. Mais vous connaissez Willy, le petit, ça va 3 minutes … et voici mon missile air-sol qui fonce et s'enfonce sur les faces ouest de Dio … avant de rejaillir tel un feu d'artifice. Je suis dans sa roue, et nous filons vers Joncels.
En direction du Clapiers
Les rues de nuages ne sont plus très loin, juste un bon trou bleu à passer. Je vise les nuages les plus proches, alors que Willy contourne inexplicablement par l'Ouest (trop souvent posé dans la zone, m'éclairera-t-il plus tard). Mauvaise pioche, le missile air-sol remet ça … grosse descente en enfer qui n'en finit pas, je n'arrive même plus à imaginer ce qu'il peut lui rester sous les pieds … avant de … vous connaissez l'histoire !
Cette fois ça y est, on est sous les rues … roules, ma poule…1950 m aux très grandes oreilles vers Ceilhes, Cornus … le bonheur !
Dans la vallée de Cornus, sous les cums
Mais déjà une ombre se profile à l'horizon … enfin, deux ombres en fait : une à gauche, qui nous barre l'accès au Cernon, une à droite, qui couvre une bonne surface du plateau … ne reste que le milieu, avec un trait de bleu.
C'est la dégringolade ! 10 mn de descente sans fin, notre dernier plaf fond comme neige au soleil … bip … beuuuuh … bip …. sous le gris-noir du plateau, ça semble vouloir faire … pour Willy ! Moi, je descends, descends, …. 120 m/sol à la sortie du Cernon … surtout ne pas regarder Willy qui caracole à 2500 m, couper la radio et s'accrocher.
20 minutes ! ! ! C'est le temps que William passera à m'attendre, scotché sous son nuage. Honte à moi, mais surtout chapeau à Willy …. pour quelqu'un dont l'extrême limite se situe sous la barre des 3 minutes, c'est un effort incommensurable et un authentique exploit ! ! !
Le reste, ce n'est que du gras … plaf à 2800 au nord du Cernon, feu sur Millau, thermique au Pic d'Andan et retour avec un magnifique plané final dans le soleil couchant jusqu'à la Cavalerie pour assurer le stop.
Arrivée sur Millau
5H20 de vol pour 86 km parcourus, en comptant les points bas (faut excuser Willy, sa voile est un peu piqueuse) et le face au vent permanent, la moyenne est bien basse. Mais il y a de quoi être impressionné : si Willy se met à être aussi patient qu'il est capable d'attaquer, il va devenir un dieu du ciel. D'ailleurs, ce saligaud a remis ça dès le lendemain mardi … plus de 160 km en deux vols au départ du Vissou, il est en forme, le bougre.
Merci à Floréal (des parents républicains, ça s'invente pas) pour la récup ultra rapide et à Jean-Marie pour nous avoir trouvé une jolie descendeuse pour la voiture de Willy.